OUATE ET VERRE

OUATE ET VERRE

31.1.13

J'envie janvier

j'envie à janvier 
son départ :

qui fait vriller
février
et mars,

 ben mars
sera 
le printemps

30.1.13

hypocrite

désolée mais si tu as le temps
de me dire que tu n'as pas le temps,
c'est que tu as le temps

29.1.13

vingt-neuf les flics

j'ai beau essayer de mettre un billet chaque jour du mois de janvier, il me semble que j'ai laissé des trous, comme un pied mal-élevé fait à la pauvre chaussette qui ne veut que l'aider à éviter des ampoules lors d'une longue marche, alors, je racommode comme je peux

28.1.13

franstormations

mouchoir de poche 
pochoir de mouche

27.1.13

Correction

Un exemplaire du Monde, une carte postale et un café, avec de la monnaie qui reste et que je pourrai laisser sur la table.

26.1.13

haine

comme
 un verre de vin
 rouge
renversé sur la nappe 
blanche
ça envahit
en tachant

25.1.13

LES TROIS GRACE

Qu'elle lit, salique de djonz.

23.1.13

Awaiting moderation

J'aime bien l'idée d'attendre la modération.
Je l'attends, et je l'attends, mais elle ne vient pas.
Je pense bien qu'elle m'a oubliée.
Elle était sans doute trop occupée ailleurs.

22.1.13

Dans la série « je déteste » : la reprise

Je déteste ma jalousie.
Elle est stupide et laide.
Je voudrais qu'elle me foute la paix.

21.1.13

Définitions : minable

minable : la moitié d'une nable

20.1.13

Avec son égo

Avec son égo
Et un euro
Je pourrais acheter
Un exemplaire du Monde.

19.1.13

CETTE NUIT D'HIVER

Pour Mil et une :



 Le vieux docteur secoua les rênes et son vieux cheval Maribel se mit - à contrecœur - en marche.

Doc Pearson regrettait un peu. Il savait que Maribel méritait de rester au chaud dans son étable après une longue journée de visites, mais c’était important. L’enfant de madame Renaud et madame Renaud elle-même étaient en danger.

 C’était le benjamin, Jonas Renaud, qui arriva au crépuscule, haletant de son long parcours dans la neige et le froid, la peur gravée sur son petit visage blafard. Sa petite voix vibrait de crainte et de fatigue.
- C’est …maman…docteur, y…a…un problème ! croassa-t-il, avant de s’écrouler sur le seuil.

Pearson s’agenouilla auprès du gamin famélique. Cet hiver avait été spécialement dur pour les familles du comté. Il n’y avait ni homme ni animal qui mangeait à sa faim. Le docteur frottait les petites mains de Jonas, et enfin, l’enfant rouvrit les yeux.

- Ah, te revoilà, bonhomme ! lui murmura Pearson. Ça va mieux ?
- Maman ! cria doucement l’enfant. Pearson nota les cercles violets sous les yeux de l’enfant.
 - Ne t’en fais pas, mon gars, le vieux doc Pearson ira voir ta maman. Mais il faudra d’abord que tu me rendes un service.
- Un service ? Jonas se redressa avec l’aide de Pearson qui l’installa sur une chaise devant la cheminée.
- Oui, un service. Je me demandais si tu pouvais rester ici pour t’occuper de ma vieille Sally pendant que je vais aller voir ta mère ?

 Sally était la vieille chienne aveugle du médecin et la grande favorite de tous les enfants des environs. Le vieux médecin savait que s’il n’inventait pas un prétexte convenable, le petit rentrerait chez lui à pied, et il voulait que le pauvre se repose, surtout si sa maman avait besoin de ses soins pour accoucher. Bien que le petit Jonas courageux s’inquiétât pour sa mère, il accepta de rester chez le médecin, secrètement heureux de ne pas devoir ressortir dans le froid et le noir cruels.

- Allez, Jonas, dit le docteur. Tu vois bien qu’il y a de la soupe dans le petit chaudron noir, et il y a peut-être du pain dans le placard. Pourras-tu nourrir Sally et toi-même ce soir pendant que tu m’attends ? J’aimerais aussi que tu t’occupes du feu, il y a du bois derrière la maison, hein ?
 - Oh oui, docteur ! dit Jonas, fier que le médecin lui fasse tellement confiance.

 Et c’est ainsi que le médecin repartit sous la neige vers la ferme des Renaud. Maribel dépêcha ses pas sous les rênes impatients de son maître. Les roues de la calèche glissaient un peu dans les traces.

Quelques heures plus tard, Pearson se retrouva dans sa calèche en train de rentrer. La lune se couchait et ses yeux fatigués notèrent déjà un tout petit peu de rose sur l’horizon. Le vieil homme respira l’air craquelant de froid et se demanda comment il allait expliquer au petit Jonas ce qui s’était passé dans cette terrible nuit frigide et sans merci.

18.1.13

Dans la série « je déteste »

je déteste 
les profiteurs
qui viennent vous dérober
le coeur

les orphelins
les chiots blessés
les affamés
les fifrelins

le tout
ce qu'on retrouve
chez les marchands
de larmes

17.1.13

Ici, je change le titre parce que ce n'était pas super et puis aussi parce que je peux et aussi parce que j'aime les longs titres parfois

Pour Un mot. Une image. Une citation.

Il faut toujours connaître les limites du possible.

Il faut toujours connaître les limites du possible. 

Il faut toujours connaître les limites du possible.

Il faut toujours connaître les limites du possible.

Il faut toujours connaître les limites du possible. 

Il faut toujours connaître les limites du possible. 

Il faut toujours connaître les limites du possible. 

Il faut toujours connaître les limites du possible. 

Il faut toujours connaître les limites du possible. 

13.1.13

le tapis de mon living

Je ne sors pas souvent.
Une des raisons, c'est parce que je ne peux pas me fier au tapis de mon living.
Lui et la moquette, ils font des choses bizarres ensembles.
Je crois qu'ils se droguent, comme deux vieux hippies dans les années soixante.
L'autre jour, j'ai découvert qu'ils avaient fait des photos.
Shocking!
Vous ne me croyez pas ?
Bah, regardez !


Eh oui, hein, maintenant, vous me croyez ?
Alors, comme je disais, nous ne sortons plus très souvent.
Et mon mari en est tout content.

12.1.13

Légumes d'hiver

Veggies par joye
janvier 2013

10.1.13

Het Melkmeisje

Pour Mil et une :



La laitière de Vermeer a dû s’appeler Mildred, un prénom qui veut dire douce force

On constate souvent sa douceur, dans ses rondeurs, la fraîcheur de ses joues, sa concentration sur son travail, la lumière jaune de la cuisine où elle travaillait.


En même temps, on oublie souvent d’étudier sa force.

La force de ses avant-bras, ses muscles, entre poignet et coude, sont témoins de la labeur qui a dû être la sienne :  à traire les vaches à la main, à porter après des seaux débordants de blanc, à battre le beurre, à former les fromages, et à pétrir ces pains, cette force qui brille depuis quatre bons siècles, cette force, cette douce force, elle est immanquable.

Ma mère, elle aussi s’appelle Mildred. Elle aussi pétrissait le pain, trayait les vaches ; elle nourrissait sa famille et allait de tâche en tâche, ses muscles s’épuisant au service de son homme et ses enfants.

Toutefois, sa force à ma Mildred se diminue, peu à peu, comme la lumière qui rayonne à travers la petite fenêtre au carreau cassé. 

Au contraire de celle de Vermeer, la mienne ne sera pas immortelle, sauf  au fond des cœurs de ceux qui l’aiment.

9.1.13

Artiste manquée

Pluie sur fenêtre par joye
janvier 2013

8.1.13

avis

attention à la boue
au début
du chemin

la route est protégée
du soleil
par un défilé d'arbres

mais si tu persévères
bientôt
tu seras sur du solide

et tes pas
te perdront

7.1.13

coyote

hurler dans le désert
la lune va et vient
hurler dans le désert
le cactus ne penche pas
hurler dans le désert
le feu est au lac
hurler dans le désert
personne ne répondra
hurler hurler hurler
désert désert désert

6.1.13

aigles


vous voliez haut,
libres
dans cet univers 
bleu

moi, maladroite,
ne pouvais que regarder
béate, éblouie,
bête comme
mes deux pieds
par terre
sur la rive en face

5.1.13

ne t'en fais pas si je m'en vais, c'est moi, c'est pas toi

j'ai fermé la porte
cela m'a fait plaisir
car elle parlait
parlait parlait parlait
si fort si fort si constamment
de tout de rien et
de tout ce qui trouvait
entre les deux 
parlant parlant parlant

et moi,
j'avais besoin 
qu'un peu de silence
vienne se reposer 
sur mon épaule
alors j'ai fermé la porte
et depuis

je respire

4.1.13

inutile

parlons de 
ce qui est 
inutile

oiseux
futil
superflu
et
nul

comme

trouver comment
craquer une allumette
sur un savon
 et
déguiser
ton coeur
en brique

3.1.13

les temps sont durs

plus
personne
pour venir
roucouler
dans mon oreille
ma puce

même les spams
sont maintenant
en russe

2.1.13

janviereux

par ce temps janviereux
les espoirs se figent,
transis
 
ils attendront alors
le printemps :

un jour de soleil,
peut-être en mars,
frôlant l'equinoxe -

et puis d'un coup
sans crier gare
ils se dégeleront pour dire

coucou

1.1.13

2013

L'année qui pèse en catachrèses ?

Wait and see...