OUATE ET VERRE

OUATE ET VERRE

28.11.08

CHEZ MADAME CASSOU


Allez, classe, aujourd'hui, pour votre premier exercice :
Vous êtes des cerfs dans un champ dénué.

[Écriture ludique n°73]

25.11.08

Une dinde au Thanksgiving


Une dinde lors du Thanksgiving s’aventura en ville
Pour acheter de quoi gaver tout’ gueule de fine fibrille,
Invita tous ses vieux voisins pour goûter au festin,
Prenant de beaux légumes goûteux, des patates et du pain
(Commanda même cann'berges de l’Amérique du Nord !)
Pour épater ces fins gourmets, à nourrir comme des lords !

Arriva le jour du repas, arrivèrent invités,
Reniflèrent tous les bonnes odeurs, les verres furent vite trinqués.
Mais s’installant à table, avides, examinant les plats
Quelques voix vite furieuses crièrent « Oh, ça va pas ! »
-- Quoi donc ? interrogea la dinde. « Qu’est-ce qui manque à cet’ fête ? »
-- Amie la dinde, reprit le chien, ce n’est pas un casse-tête !
-- Alors, dis bien, gloussa la dinde, qu’est-ce qui manque aux palais ?
Le chien polissait son assiette, ses yeux devinrent épais.

--Ma belle amie, dit-il tout fin, il manque la résistance !
Nous sommes bien le Thanksgiving, mais on ne fait bombance
Qu’avec une dinde bien farcie toute dorée dans ses jus,
Allez ma belle, jolie hôtesse, c' sera pas du refus ! »
La dinde vit trop tard son erreur, mais elle n’était pas garce
Et donc se servit à ses hôtes, la dinde de la farce.

Moralité :

Celle qui se tue pour ses invités regrettra bien le jour
Où l’on fait de la lèche-babine comme preuve de son amour.

[Pour Écriture ludique n°71, écrire une fable au style de La Fontaine]

22.11.08

MADAME SUZANNE

Madame Suzanne a gardé la boîte
Car elle était moîte.
La boîte, pas Suzanne.
C’est vrai, je fais l’âne.
Je recommence.

Madame Suzanne garda le colis
Qu’elle eût acquis
Mais comment ?
C’est vrai, c’est trop lent.
Je recommence.

Madame Suzanne garda le paquet,
Mais quel caquet
Que ça provoquait !
Pardon ? Okay,
Je recommence :

Madame Suzanne n’a rien gardé
Comme quoi, rien ne va barder
Donc pas d’histoires
Blasphématoires.
Et par paresse
Je laisse.


Pour le Défi du samedi n°36

18.11.08

Substitutions

  • présence, compagnie, fraîcheur, régularité
  • compas, boussole, jambe, règle
  • gémir, murmurer, réclamer, ronchonner
  • fidèle, adepte, constant, immuable
  • convaincant, décisif, persuasif, péremptoire
  • loup, bête, masque, rusé
  • rapide, chute, éphémère, fugitif
  • parallèle, clandestin, recoupement, tranchée
  • courbe, arabesque, cambrure, diagramme
  • tendre, converger, graviter, écarteler

Dans ta douce présence, aucun compas ne pourrait me faire gémir.

Fidèle, convaincant, jeune loup, tellement rapide que tu ne connais pas de parallèle.

Je t’offre cette courbe en attendant ton cœur que tu voudras me tendre.


Dans ta douce compagnie, aucune boussole ne pourrait me faire murmurer.

Adepte, décisif, jeune bête, tellement en chute, que tu ne connais pas de clandestin.

Je t’offre cette arabesque en attendant ton cœur et tu voudras converger.


Dans ta douce fraîcheur, aucune jambe ne pourrait me faire réclamer encore.

Constant, persuasif, jeune masque, tellement éphémère que tu ne connais pas de recoupement.

Je t’offre cette cambrure en attendant ton cœur et tu voudras graviter.


Dans ta douce régularité, aucune règle ne pourrait me faire ronchonner.

Immuable, péremptoire, jeune rusé, tellement fugitif que tu ne connais pas de tranchée.

Je t’offre ce diagramme, en attendant ton cœur que tu voudras écarteler.


[Écriture ludique n°58 : Choisir un dans chaque groupe de synonymes pour rédiger un texte]

Situation à développer

Pour Écriture ludique n°61 : Deux personnes se promènent dans une forêt. Leur chemin se sépare un instant, pendant lequel l'une des deux (le personnage principal), suite à un phénomène étrange, découvre une sorte de "boîte"...

-- Hansel, j'ai froid.
-- Oui, Gretel, t'as froid, je sais, moi aussi, tiens, donne ta main.
-- Tu penses qu'elle est vraiment morte ?

Hansel pensa au sang noirâtre qui giclait des oreilles de la vieille femme.

-- Oui, fit-il. Je pense bien qu'elle est morte.
-- Et elle ne nous retrouvera pas ?
-- Non, elle ne nous retrouvera pas.
-- Alors, pourquoi pas rentrer, frérot ? J'ai faim, moi, et froid, si froid !

Hansel repensa à son acte.

-- Ce ne serait pas une bonne idée de rentrer, murmura-t-il. Pas pour le moment.

Gretel continua alors à pleurnicher, les petites larmes sur sa joue sale brillaient dans les reflets de la pleine lune.

Hansel continua dans l'obscurité luisant, perdu dans ses pensées. La lune passa sous un nuage, et il s'arrêta. Il ne sentait plus la petite main tremblante de sa soeur dans la sienne.

-- Gretel ! cria-t-il. Gretel, où es-tu ?

Quelques feuilles mortes et tenaces rouspétaient dans la brise, mais sa soeur n'était nulle part. Et le silence révéberait dans les oreilles gelées de son frère.

D'un coup, la lune réapparut et illuminait les bords d'une petite clairière au milieu de laquelle se trouvait une petite boîte.

Hansel frotta ses yeux, sûrement qu'il hallucinait, mais en se rouvrant les yeux, il revit la petite boîte qui luisait sous la lune revenue. Oh, peut-être qu'il y avait de la nourriture dedans, ou quelques pièces...de quoi acheter à lui et sa soeur du pain, un logement...

Le gamin avança, trébucha sur une pierre cachée et retomba à genou devant la boîte. Avidement, il l'ouvra et là-dedans vit les boucles blondes et ensanglantées qui appartenaient juste il y a quelques minutes égarées à sa petite soeur.

Avant que le cri d'horreur ne pût s'échapper de sa petite bouche gercée, Hansel entendit les cris et la malédiction qui furent les derniers mots de la vielle, celle qu'il avait tuée plus tôt cette soirée-là. Jusqu'alors, il n'avait pas cru que c'était vraiment une sorcière mais juste une vieille suspecte qui offrait des bonbons aux enfants qui passaient...

15.11.08

Non, rien


Aucune idée n'inspire ma plume
Je perds mes vers dans une brume.
Petit visage aux yeux de bleu
Me rend muette, me parle si peu.

Oh, s'il y avait juste un oiseau,
Ou un mouton au pastoureau !
Si on y voyait juste le ciel,
Je ferais mille mots existentiels !

Mais cette tête parmi ces feuilles
Ne m'aide pas à franchir le seuil.
Je n'ai rien à vous offrir.
Rien, rien à découvrir !

Petit visage aux yeux de bleu
Me rend muette, me parle si peu,
Aucun chemin à parcourir.
Je n'ai rien à vous offrir.

[Pour le Défi du samedi n°35]

8.11.08

Chez brige

On ne devrait pas regarder les brouillons d'un artiste ou d'un écrivain, c'est comme le voir en déshabillé, c'est trop indiscret, les gens bien élevés attendent que le tableau soit habillé...

Chez obni

Qui sème la nuit
Récolte des étoiles

À la faveur d'automne

Si l'automne était un baiser,
ce serait ce dernier que l'on fait
à l'amant avec qui on vient de passer
des nuits chaudes d'été,
celui que qu'on quitte tristement
en traînant, sans le vouloir,
sachant tout de même que c'est
mieux de partir juste avant
que la passion
refroidisse.

Si l'automne était un homme,
il serait toujours beau et encore chaleureux,
spectaculaire et généreux dans ses gestes,
subtil et circonspect,
un peu de gris joliment
séduisant à ses tempes.

Si l'automne était une femme,
ce serait une de ces rares beautés
séduisante dans ses robes de rouge
et d'or, ses rondeurs gentiment adoucies,
toujours jolie, encore alléchante.

Si l'automne était nous,
en toute bonne connaissance de cause,
on ne se refuserait vraiment
jamais plus rien.

[Écriture ludique n°67]

Manglophonie

Ah, hallo !

Ah oui, illesse, illesse, illesse, c'est très sympa que tu veuilles m'aider à mettre la table, oui, merci !

Ok, oui, je t'essplique.

La t'es-belle se trouve dans la salle à manger. Tu trouveras tout ce qu'il te faut dans cette petite armoire. Prends la t'es-belle-clausse que tu veux, ma favorite, c'est celle de couleur ivoire. Ou si tu préfères, on peut utiliser les plaicemattes, c'est toi qui vois. Et puis, oui, il y a des nappequinzes en tissu ou en papier, comme tu veux. On met les fourques à gauche de la pléte, les çaladeforques à gauche des autres forques, et les naillèves à droite de la pléte. Les spounzes, je les mets à droite de la pléte, à l'américaine, oui, et puis la soupespoune, oui, le plus loin à droite. Oui mettons les les ouaïneglassèze à droite et puis, à côté, une ouatèreglasse pour chacun. Oui, les keuppes, on les garde pour le café à la fin du repas, c'est ça.

Et oui, au centre de la t'es-belle, des flauouèrzes si tu veux, mais j'aime aussi mettre des petites tilaillètezes sur une mirreure, ça fait très joli le soir.

Pardon ?

Qu'est-ce qu'on mange ?

Bah, je ne sais pas ! je n'y ai pas encore pensé !

Des qualdequeutze, ça te dirait ?

[Pour le Défi du Samedi n°34]

6.11.08

Y a d'la rumba dans l'air

C'était un germon,
Bon,

Qui traversait un mur,
Dur !

Chassé par une hermine.
Fine.

Qui eut l'obligeance
Rance

De faire un kidnapping.
Bing !

Et dans le tiraillement
Lent

Eut honte de sa rousseur.
Leur

Progrès fut très hâtif,
Pif !

Mais pas icarien !
Bien !

Arrivant dans l'enclave-
Cave

Trouvèrent un fût de bleu.
Euh !

L'effet fut bien lytique,
Chic !

Il fit donc encombrer,
Et

Gâcha tout le début.
Hu !


[Écriture ludique n°7 : Choisir au moins 10 sur 15 mots imposés :
mur / début / icarien / bleu / tiraillement / germon / obligeance / enclave/ encombrer / hermine / pif / lytique / kidnapping / progrès / rousseur]


Mon pays

Mon pays vient de s'offrir un joli manteau tout neuf. C'est qu'il avait froid dans ses loques souillées. Mon pays vient d'allumer des bougies. Il avait envie de se repentir de certains de ses plus gros péchés. Mon pays vient de commander une bonne bouteille de vin. Il invitera à tous ses voisins de venir trinquer. Mon pays vient de se réveiller. Le soleil brille. Il va recommencer à faire beau, mon pays. Bientôt. Car il était bien temps.

[Pour Écriture ludique n°44 : Mon pays]

Des fois le mot bleu me semble inadéquat

1.11.08

Pour un défi de chez mariev


Ah, que j’aimerais être grenouille

Au lieu d’un gecko, ça me fout la trouille !

Un gecko, sans écho, ne rime à rien !

Si j’étais un chat ! Ou un bouc ! Ou un chien !

On rimerait donc mon bon nom à merveille

Si j’étais une truite ! Ou même une abeille !

Mais gecko, c’est nul, c’est un nom à pleurer !

Un truc de l’art déco, bidule à jeter !

Si tu m’appelles gecko, je refuse de venir !

Ou même El Greco, chuis plutôt Vermeer !

Arrête de rire ! Espèce d’andouille !

Ne m’appelle pas gecko ! Je suis une grenouille !


(merci pour le défi, mariev)