OUATE ET VERRE

OUATE ET VERRE

28.10.07

S.O.S.

Gargarise, ronfle,
Lache un gros pet
S'il le faut,
Mais s'il te plaît,
Fais-moi signe
De vie.

Même les étoiles
Sont parfois
Filantes.

24.10.07

Never-neverlande

Une never-never nana
Et un never-never gars
Ne vécurent jamais heureux
Dans un never-habitat.

Lui never-aimait personne,
Elle never-fit pareil
Sans se demander jamais
Le never-bon conseil.

Elle never-peignait assez,
Lui never-chantait mal.
Ils firent un never-bambin,
Petit never-familial.

Jusqu'à la never-enfin
Trouva ces never-deux
Dans le never-never cimetière
Morts-vivants, enfin heureux.

23.10.07

Halloween

DINGUE ! DONGUE !

-- Oui ?

-- Trique, or trite ! Semelle maffite !!
Guive mi-somme singue
Goude tout ite !


--Allez-vous-en, canaille !!!

VLAN !

[…]

TOQUE ! TOQUE !

-- Oui, qui c’est ?

-- Tri corps trite !

-- Pardon ?

-- Tricore triiiiiiiiiiiiiite !

-- Désolée, je ne comprends pas. L’Ambassade américaine est ailleurs. Bonsoir.

VLAN !

[…]

TOQUE TOQUE TOQUE !

-- Bonsoir ?

-- Bonsoir madame.

-- Que voulez-vous ?

-- Je viens afin de vous demander des bonbons.

-- Des bonbons ?!? Je n’ai pas de bonbons !

-- Non ? C’est dommage, voyez-vous, c’est le Halloween et des amis m’ont dit que je devais écrire un truc là-dessus…

-- Allowine ? Connais pas. Qu’est-ce ?

-- C’est un truc américain…

VLAN !!!

[…]

DINGUE DONGUE !

TOQUE TOQUE TOQUE !

DIIIIIIIIIIIINGUE DONGUE !

DINGUE DONGUE DINGUE DONGUE DINGUE DONGUE !

[…]

-- Pardon, t’aurais pas un clop’, steuplé ?

-- Si. Voilà.

-- Merci ! T’aurais pas d’feu ?

-- Ah, si, bien sûr, voilà.

-- Merci ! Ahhhhhhhhhhhhhh ! Ça fait du bien, merci !

-- Fait pas chaud, hein ?

-- Nan, pas du tout.

-- T’voudrais pas aller prendre un ‘ti verre au coin, là ?

-- Bah si, mais j’ai comme un truc à faire, hein ?

--Ah oui, oké, je pige…

--Ben, je dois faire du trique-or-trite.

-- Pardon ?!?

-- Ben, j’ai des amis qui m’ont fait un défi et je dois aller faire du trick-or-treating dans le coin.

-- C’est pas un truc ricain, ça ?

-- Ben, si, justement ! Et puis oui, bon, c’est dingue, je le sais, mais bon…

-- T’as perdu un pari ou quoi ?

-- Dis, t’aurais pas de bonbons sur toi, hein ?

-- Des bonbons ? Ben, elle a pas froid aux yeux, elle, hein ?!? Et pis, c’est quoi, c’ costume, hein ?!

-- Eum…pas grave. Faut que j’y aille, hein ? Merci pour la clop’, hein ? Allez, tchao !

[…]

Et je file comme un bandit fantôme dans les rues de l’Hexagone, je tiens le haut du pavé, mon sac en plastique, vide et transparent, faisant fouap’, fouap’, fouap’ dans l’air d’octobre sous la lune gibbeuse.

21.10.07

Parce que, si par hasard, tu passais par ici...



...je voulais que tu voies que je souris encore.

18.10.07

Ose

Vas-y, poète.
Ose.

Journée au lit

Actualité ?
Apolitique !

Banalité ?
Civilité !

Combustibilité ?
Déductibilité !

Égalité ?
Éventualité !

Féodalité ?
Fonctionnalité !

Hostilité ?
Idéalité !

Lolita ?
Lolita !

Materialité ?
Militant !

Normalité ?
Nullité !

Péricliter ?
Pissenlit !

Politique ?
Quasi-délit !

Réalité ?
Sensibilité !

Servilité ?
Totalité !

Tranquillité ?
Utilitaire !

Viabilité ?
Volition !

(Lolita, lolita,
Pissenlits par les racines...)

17.10.07

Message transmis, reçu

Je ne suis pas un abaque.
Ne comptez pas sur moi.

Clint

Tu l'as souvent vu,
Ce vieux western
Où le cowboy repart seul
Sur son cheval.

Comme d'habitude,
Les Indiens ou des bandits ou
Juste un autre malfaiteur
Ou, tous ensemble, pour changer un peu,
Ont tué la femme.

Les nuages de poussière
Qui repartent vers l'horizon
Signalent la conclusion banale
D'encore un épisode.

16.10.07

Manque

C'est le robinet que tu as oublié de fermer,
Le numéro de téléphone gribouillé ailleurs
Pour l'appel qui aboutira tout de même en machine.

C'est la petite fille qui pleure tard dans la nuit
Pour la poupée laissée derrière dans l'hôtel
Qui ne sera jamais ré-expédiée,
Et toi le vilain qui refuse de faire demi-tour.

C'est la pièce qui tombe par terre au péage,
Le sandwich dans ton tiroir que tu as oublié de manger,
La chemise que tu ne peux plus porter
Parce qu'elle est tâchée.

C'est ce gouffre de silence
Qui s'est creusé entre nous
Sans que ni toi ni moi ne sachions comment.

15.10.07

Les Statues

"Les statues ne font que nommer l'oubli. On n'est jamais plus mort qu'en
bronze."

9.10.07

Imagine

Imagine
Un jour dans la vie.
Un homme de nulle part.
Un karma instantané,
Révolution :

Tout ce qu'il te faut, c'est l'amour.
C'est tout ce qu'il me faut faire
À travers l'univers.

Veux-tu savoir un secret,
Chère Prudence ?

Tout le monde a quelque chose à cacher
sauf moi et mon singe...

Tout le monde parle, personne ne parle.
J'appelle ton nom,
J'ai un sentiment.

La vie commence à quarante ans,
Le bonheur c'est une flingue chaude.

Ce garçon,
Un ticket pour monter,
Dis-moi pourquoi.

On dit que c'est ton anniversaire.

Tes blues,
Imagine.

8.10.07

Si les sirènes savaient écrire des poèmes d'amour...

C'est la fin de la journée, un doux dimanche plus chaud que d'habitude. Le soleil se cache à présent, il se repose sans s'en aller entièrement. C'est un moment tranquille, parfait pour penser à ceux qui lui manquent.

Parfait pour écrire encore un mot, l'enfermer dans une bouteille asymétrique et la lancer dans l'océan, parfait pour souhaiter que le message soit lu avidement, que la bouteille plaise par son imperfection familière.

Et pourtant, l'expéditrice hésite.

La bouteille perturbera peut-être une idylle paisible, le message sera peut-être
perçu comme un de ces perspectus interminables qui dérangent. Les mots griffonnés soigneusement feront du vacarme, là où l'on voudrait seulement de doux échos, deux ou trois rondes imperceptibles dans l'eau qui s'approche de la rive.

Quoi qu'il en soit, elle se risque, simplement pour dire qu'elle pense à celui qui la lira, simplement parce qu'elle ne peut pas faire autrement, simplement parce qu'elle se ferait un plaisir d'avoir sa réponse un jour ou un autre.

Car il faut croire aux possibilités bien qu'elles se cachent depuis des mois quelque part ailleurs, là où elle ne sait toujours pas s'aventurer.

6.10.07

Les avantages de l'insomnie

Je viens de voir la lune qui se lève. Entre elle et l'horizon se trouve Vénus, énorme et presque orange. Un peu plus haut dans le ciel, à droite, c'est Saturne. Et plus haut vers le zénith, on voit Orion qui leur tourne le dos. Ceux qui rêvent toujours auront manqué le spectacle.

5.10.07

J'étouffe

J'ai les bronchioles qui crépitent
Au petit feu,
Des pierres au fond des poumons
Et le feu, oui, le feu, 'y a le feu.
Chaque respiration
Un calvaire, un martyr, un triomphe.
J'étouffe.
Je m'étrangle.
J'étouffe.

4.10.07

Dans l'ombre de l'éléphant

Dans la grande forêt un petit éléphant est né. Il s'appelle Fubar. Samaman l'aime beaucoup. Pour l'endormir, elle le berce avec sa trompe enchantant tout doucement.

Comment, tu dis, c'est un plagiat ? Le petit éléphant s'appelait B.... ?Ben, non, ceci est une autre histoire, la mienne !

Et moi, je suis Fubar. Je suis né le même jour et à la même heure que B...., dans la même forêt. Ma grand-mère m'a même dit une fois que nous avions le même papa, moi et B...., mais je n'en sais rien. Tout ce que je sais, c'est que si ma maman avait été tuée par des chasseurs, je ne me serais pas sauvé comme un lâche ! Je serais resté près du troupeau, histoire de solidarité !

Oui, bon, c'est comme ça, ce n'est pas moi qui me suis sauvé en ville, ce n'est pas moi qui ai vécu avec une Vielle Dame qui ne faisait pasattention à ses sous, ce n'est pas moi qui s'est habillé d'un beau costume, ce n'est pas moi qui ai eu une nouvelle bagnole.

Et puis, quand mes cousins A... et C.. - ben oui, ce sont mes cousinsaussi, hein ? - quand ils ont fait une fugue, est-ce que ce stupide petit B.... a téléphoné pour prévenir ma tante qui était malade de peur? Ben non, espèce d'ingrat !!

Puisque les autres étaient partis, c'était moi, Fubar, le plus jeune et le plus beau de tous les éléphants ! Les absents ont toujours tort, quoi. Moi, j'avais tout le lait de coco que je voulais, et tous les autres éléphants me faisaient de petites douches et des câlins avec leurs trompes.
Jusqu'au jour où ce petit crétin soit revenu avec son entourage, planquant la Vieille qui avait tout fait pour lui !

Ben, tu vois un peu son vrai caractère.

Oui, si c'était pas pour ce stupide marabout qui les avait vus là, en ville. Le jour où il est revenu dans cette stupide voiture, je ne croyais pas mes yeux. Tout le monde a oublié leur chouchou, le magnifique Fubar !Ils étaient tellement dingues, ils n'ont pas remarqué que leur B....chéri conduisait tellement vite qu'ils laissaient les grandes dans la poussière ! Et puis, personne ne voulait pas me croire que c'était ce stupide B.... qui avait remporté le champignon empoisonné qui a tué le roi, ce roi qui venait, la veille même, de me nommer son dauphin.

Et puis ce trouduc de C.... qui a suggéré qu'on couronne B.... au lieu de moi ! Quelle erreur ! Personne ne se rendait compte que nous serions tous obligés de porter de stupides vêtements, de nous promener en voitures, de boire du Coca-Cola et de manger des chips au lieu du délicieux noix de coco. Personne ne pensait au fait que le pouvoir corrompt et que le pouvoir absolu corrompt absolument, et que, une fois que tu laisses partir ta culture, tu ne la récupères pas, non. Le comble, quoi.

Mais C.... ne s'est pas trompé, il savait très bien queB.... ferait de lui son général. Les autres ne savaient pas que B.... avait lu Machiavel lors de son séjour chez la Vieille Dame. Ils ne savaient même pas qui c'était.

Mais la pire insulte, c'était après son voyage aux USA. Quand B.... est revenu, il s'est fait un plaisir d'annoncer devant tout le monde le sens de FUBAR en anglais. Tout le monde était mort de rire. Même ma mère à moi a barri. J'avais envie de mourir.

C'est pour cela qu'aujourd'hui, je fais mes valises. Je vais aller moi-même en ville. Je vais me trouver une Jeune Dame riche qui me payera des baskets et un iPod pendant que je lis Marx et Mao et Mickey Mouse. Parce que moi, j'ai marre de vivre dans l'ombre de l'éléphant !

Je veux ma propre place au soleil !