OUATE ET VERRE

OUATE ET VERRE

30.10.06

Plages d'automne

Hiver : invisibles, inexistants, ou bien
Enrobés, emmitouflés, cachés au chaud.

Printemps : coquins, timides, ou bien
Appeurés, ne voulant pas trop se risquer.

Été : bronzés, costauds, coquins, bien
À l’intention de tout un chacun.

Automne : épanouis, enjoués, reposés,
Las de rien, prêts à tout, ayant conquis.

Un jour, je souhaite avoir des seins
Dignes des plages d’automne.

29.10.06

Canyon Breeze

On traverse l'histoire de l'univers
Au bord du canyon.
Tant d'âmes y sont passées avant.
Et quand la lumière se retirera,
Laissant la crevasse en ombres,
Et les étoiles oseront danser au-dessus
Du ventre de la terre,
La douce musique du désert
Nous enveloppera
De ses voiles faits de cactus et de sable.

Gringo Flamenco

Y mis palabras
Y tus palabras

Estoy allí en tus brazos
Tu piel contra mi piel

Y mis palabras
Con tus palabras

Paso solo
Paso doble

Frissons de violoncelle,
Guitare dentelle

Y mis palabras
Son tus palabras
Y tus palabras
Son mis palabras

Nuestras, nuestras
Nuestra vida, nuestra música

Frissons de violoncelle
Guitare dentelle

Concert

Tu jouais ta chanson d'amour,
Et j'avais envie de quitter la salle.
Sa beauté m'a fait penser
Que cet air n'était pas pour mes oreilles,
Et les larmes qui coulaient sur mes joues
C'était pour les chansons d'amour
Qu'on a pu écrire pour moi
N'ayant ni paroles ni mélodie.

Et si Dieu était un babouin ?

Regarde bien ce visage au-dessus de sa création à laquelle il se chauffe les pattes.

Pensée pour une amie, aujourd'hui

Tant que tu as tes souvenirs,
le passé est quand même le présent,
surtout lorsque ces souvenirs sont beaux.

Tant que tu as des bisous des gens qui t'aiment,
le présent vaut le présent,
surtout lorsque ces bisous sont sincères.

Tant que tu es qui tu es,
le futur est à voir, à chérir,
surtout lorsque tu gardes tes souvenirs.

Finalement, non, ceci ne dit pas ce que je voudrais dire, ce n'est qu'une approximation, un essai de te communiquer ce que j'ai dans mon coeur...j'espère que tu auras compris.

28.10.06

petit creux chaud

petit creux chaud dans la nuit, une poche de silence, un calme, tu étends ta main, tu caresses son velours noir, en douceur, tu souris à toi-même dans le petit creux chaud dans la nuit et tu commences à fredonner une berceuse qui a comme son air les respirations de ce corps à côté de toi, et tu sens ses cheveux sous tes doigts et sa peau et tu te dis dieu comme la vie est belle et tu te rendors dans ce petit creux chaud dans la nuit, dans le silence, dans le calme, ce velours

24.10.06

Trop beau pour re-traduire


Toi qui comprends si bien l'anglais, tu comprendras sans que je traduise ce superbe poème qui me fait penser à toi, et à moi-même aussi. Je t'embrasse.


WHEN THE VIOLIN -- Hafiz, The Gift

When
the violin
Can forgive the past
It starts singing.

When the violin can stop worrying
About the future

You will become
Such a drunk laughing nuisance

That God
Will then lean down
And start combing you into
His
Hair.

When the violin can forgive
Every wound caused by
Others

The heart starts
Singing.

L'entrain

J'ai prévu une réservation,
première classe, couloir,
non-fumeur.

Je voulais voyager dans le sens du train.

Il y avait du monde, oui,
Mais je ne m'inquiétais pas.
Je tenais mon billet bien entre mes doigts.

Et dans la cohue,
cette douce bousculade
qu'on appelle parfois la vie,

je suis tombée à genoux
sur le quai,

on m'a dévalisée,

et l'express est reparti
sans moi.

11.10.06

Traduit de Hafiz (III)

QUAND TU POURRAS SUPPORTER -- Hafiz

Quand
Les mots s'arrêteront
Et tu pourras supporter le silence

Qui découvrira
La douleur de ton coeur

Provoquée par le vide
Ou par cette grande envie doux-déchirante,

Ce sera là l'heure d'essayer et d'écouter
Les yeux
Du Bien-
Aimé

Et ce qu'ils veulent
Dire

Le plus.

Traduit de Hafiz (II)

LE PARTAGE DE DIEU -- Hafiz

La lune se met à chanter
Quand tout le monde s'endort
Et les planètes jettent une robe brillante
Autour de leurs épaules et tourbillonnent
Près de ses côtes.

Une fois, j'ai demandé à la lune,
« Pourquoi est-ce que toi et tes douces amies
Ne faites pas cela, de cette manière romantique,
Pour une foule plus grande ? »

Et tout le choeur du ciel a résonné,

« Seulement ceux sans
Besoin de se reposer,
Ayant passé la journée à se fatiguer au partage de Dieu,
Pourront se permettre les frais d'entrée

Pour entendre parler d'amour
Par les troubadours hautains.

Les violonistes épatés
Qui s'accrochent au toit

Ne veulent pas que leurs notes
Dérangent les oreilles
Où vit un comptable
Avec un crayon taillé
Qui marque les points des mots
Un autre
Dans sa grande tristesse ou colère triste
Aurait pu te le dire
Une fois. »

Hafiz sait :
Le soleil te servira de témoin
Et sifflera

Quand tu auras trouvé le courage
D'épouser le pardon,

Quand tu auras trouvé le courage
D'épouser
L'amour.

Traduit de Hafiz (I)

CETTE IDÉE SENSÉE - Hafiz

Permets à ton intelligence
De dicter
Quand tu t'assieds avec autrui

En utilisant cette idée sensée :

Laisse tous tes fusils armés dans un champ
Loin de nous,

Un de ces foutus trucs
Pourrait

Se décharger.

10.10.06

Moi aussi

Moi aussi, j'ai pu pleuvoir
J'ai tellement plu, j'ai tellement plu,
J'ai fait du soleil, j'ai fait du vent
J'ai neigé, j'ai fait beau
Moi aussi, j'ai pu pleuvoir
Des cordes.

9.10.06

Ce soir

Ce soir, j'assume le manteau de tristesse. Il est lourd, et noir, et il m'étouffe. Sa laine me gratte, son poids pèse sur moi, j'ai du mal à me tenir droit sous son pesant. Ce soir, j'assume le manteau de tristesse.

Trahison
c'est
pas
un
joli
mot
ce n'est pas
non plus
un
joli
acte.

Ce soir, j'assume le manteau de tristesse, celui que tu m'as tissé.
Ce soir, j'assume.
Ce soir.