OUATE ET VERRE

OUATE ET VERRE

28.12.06

mais celui-là était vraiment pour moi

et j'aime bien prendre le métro...

27.12.06

22.12.06

plaisir

c'est juste un reflet, je t'assure

Forza Italia

C'est un poète qui souhaite mourir.

Il dit :

J'adore la vie, monsieur le Président.
La vie est
Une femme qui t'aime,
Le vent dans tes cheveux,
Une promenade le soir avec un ami.


La vie est aussi
Une femme qui te quitte,
Un jour de pluie,
Un ami qui te trahit.


Le juge dit non.

Au laisse-moi-mourir
Du poète, le juge
Ne prête que sa
Sourde oreille.

Le poète dit :

Mourir est horrible.
Mais ce qui me reste
N'est plus une vie.


Le peuple dit si

E grazie Welby.

[...]

pour mon beau-père...

« Viens manger » lui dit-elle, et il se lève laborieusement de son fauteuil et marche lentement vers la cuisine où il s’assied et attend qu’elle remplisse son bol avec de la soupe.

Pour lui, c’est un jour comme tous les autres, pour elle aussi. Il se met à manger sans l’attendre, la cuillère tremblant hasardeusement entre le bol et sa bouche.

Un jour, se dit-elle, il ne sera plus capable de se nourrir tout seul.

Muette, elle se sert.

La grésille cliquetant contre les carreaux lui rappelle que c’est l’hiver, et d’un coup, elle se rend compte que c’est la veille de Noël.

-- Joyeux Noël, elle lui chuchote, automatiquement.

Depuis quelques mois, le vieux « mon amour » reste étranglée dans sa gorge, un nœud dans sa poitrine où logeait autrefois son cœur.

Elle sait bien que c’est une folie de penser qu’il répondra, une folie de vouloir toujours croire à un petit miracle, même si les miracles sont de saison.

Ses yeux bleus et vacants rencontrent les siens.

Il ne répond pas.

- Moi aussi, j’avais oublié, dit-elle enfin à son homme ravagé.

Les trois finissent leur repas dans le silence : lui, elle, et ce salaud d’invité inopportun.

sur le point du départ

Il n'y a pas de "je t'aime" faux, douce amie. Tout comme il n'y a pas de baisers faux, pas de fausses envies de mordre un lèvre, pas de fausse impatience dans l'amour, pas de faux frissons en lisant des textes beaux comme les tiens.

20.12.06

BANDE DE CONS !!!

bande de cons, bande de cons, bande de cons, bande de cons

elvire, elvire

le silence bleu.......................................................................................................................................................................................................puis rose................................................................puis rouge, un peu.....................................puis vert, vert, vert, la couleur de la liberté.......................................et rouge, oui, rouge, la couleur de la rage, mais aussi du sang......................................et alors jaune, chaud et brillant et vivant..........................................................et puis oui, un bleu silencieux comme des yeux............un bleu comme le ciel qui ne répond pas

19.12.06

Faudrait que ça sourie un peu plus

Les femmes de Paris
Portent des souliers gris,
On n'entend jamais tous leur cris
À cor, le mal que cela repère :
Aiguilles sur pavés
C'est sûrement l'enfer.

18.12.06

livraison

non, il n'y a personne à la porte
ni devant ni derrière
inutile de sonner, de frapper,
de courir, le coeur battant sa chamade,
jusqu'au seuil pour ouvrir
il n'y a personne à la porte
ni devant ni derrière

un canari fantôme
chante dans son épinette

15.12.06

11.12.06

entrez, dit-elle...

...et venez vous abriter de l'orage.
Est-ce qu'on peut exister longtemps suspendu dans le vide ?

Sous le soleil, exactement...

s.o.s.

Je lançai la bouteille dans la mer, sans trop d'espoir.
Hier, elle me revint.
Gribouillé en haut sur mon appel au secours :
Peut mieux faire.

en lice

Qui suis-je moi, pour que tu me juges ?

moi non plus

Je n'ai pas de regrets. Je n'ai assassiné personne.

9.12.06

aux bouts des doigts

Chez toi, c'est trop beau. Je n'y ai pas ma place. Si j'y entre, je suis sûre de casser un de tes verres de cristal exquis, sans le vouloir, par maladresse.

Laisse-moi donc admirer dehors, devant la vitrine, mes mains dans mes poches vides, pour tâter les trous, les reconnaître trop présents aux bouts de mes doigts.

peine de mort, peine de vie

peine de mort, peine de vie
c'est combien pour un baiser volé
c'est combien pour le sourire
c'est combien pour une larme

peine de mort, peine de vie
ces barreaux sont froids
il manque de lumière
cette ampoule nue me laisse
étriquée, trop loin d'électrique

peine de mort, peine de vie
c'est combien pour l'envie
c'est combien pour ces mots
c'est combien pour un vœu

poster

pendant tout ce temps que j'ai fait la queue
tu n'as plus le temps,
tu fermes ton guichet

et je reste donc là
les bras chargés

entre

entre chien et loup, c'est lui le coyote

8.12.06

roseau pour écrire

Parfois, il n'y a pas de mots.
Tu avais beau les inventer, tu aurais fait mieux
De boire cette encre sans résister.
Les serpents dans ton ventre
Ont persiflé ton programme,
Et leur jolie pentagramme
Restera crachée là dans ce fin mouchoir
De lin.

tire les rideaux

ils ne reviendront pas, ne gaspille pas ton temps à les attendre sur le seuil

À fredonner d'un air de plouque...

Moi, je viens d'Iowa
Avec mes sabots.
Et cela ne suffit pas
Ne suffit pas.
Ne suffit pas.
Moi, je viens d'Iowa
Avec mes sabots.
Il doit suffire,
Il doit suffire,
Et il ne suffit jamais, jamais.

Parce qu'on voit dans la tour
La belle princesse
On ne pense pas
À regarder ailleurs.

Moi, je viens d'Iowa
Avec mes sabots
Insuffisants.

7.12.06

Nu-pieds

Je danse encore dans l'ombre, tu n'as pas prévenu que tu allais éteindre.

5.12.06

Lost boy

En prison, un homme se suicide.
On note que c'était un des Lost Boys,
Et je me demande quelle sorte de monde
Ferait qu'un garçon perdu
Devienne un homme pendu.

Il se sera enfin retrouvé
En paix,
En s'asphyxiant,
Il pourra enfin respirer.

Avis de plouque...

Lorsque tu lances des graines aux poules, il y en aura toujours celles qui prétendent que ce sont des cailloux.

3.12.06

dentelles

Nolwenn, ma belle, ma dame, ma princesse,
Tu viens moins souvent te promener aux plages de Fouesnant,
Fixant les îles Glénan de tes yeux bleus,
Bleus comme la mer houleuse, comme le ciel d’acier,
Comme cette robe de velours
Brodée des fleurs d’or qui serrent ton cœur.

Nolween, doux ange, petite sainte,
Tu t’es mariée dans cette robe bleu-noir.

Tu sais depuis décembre que ton Maël ne reviendra pas,
Que les mâts de son voilier ne surviendront plus
Sur l’horizon rouge.

Tu sais qu’il prend son plaisir
Dans les bras d’une autre.

Ce sera donc moi,
Fredonnant un air délicat de désir
Qui effacerai d’un doigt fébrile
La dernière larme qui repose
Sur cette douceur de peau
Chaude et laiteuse, opaline.

Ce sera moi qui dénouerai
Ce ruban noir autour de ton cou blanc,
Conquis par ton parfum, mélange délirant
De sel et de houx et de froment.

C’est moi qui mettrai mes lèvres
Contre les tiennes, brûlantes d’abandon,
Pour faire fondre et siroter
Ta dernière hésitation.

Et ce sera donc toi,
Nolwenn, ma belle, ma dame, ma princesse,
Qui feras enfin libérer ces masses de cheveux,
Tes rivières de miel soyeux
Vêtues de quelques grammes de dentelles.

Y a trop de beauté dans ce bas monde...

si tu voulais bien

si
tu
voulais bien venir fredonner cet air dans mon oreille,

tes
lèvres
frôlant mon lobe,
ton parfum
dans mes cheveux,

j'avoue que je serais incapable

de terminer ce poème...

Pamplemousse

C'est l'heure.

J'irai chercher les pamplemousses.
Apporte ton couteau, ta petite cuiller
Et ton mouchoir.

Nous enfoncerons dans leur tendresse,
Elles nous cracheront rose,
Cela fera piquer les yeux.

Apporte ton couteau, ta petite cuiller
Et ton mouchoir,
C'est l'heure.

J'irai chercher les pamplemousses
Rondes et féroces comme toutes celles
Qui se cachent ici
À l'est des Pécos.

Je persiste...

Si on se faisait un petit Dali ?
Moi, je resterais molle comme une montre
Pendant que toi, tu allais te promener sur les falaises.

Si on se faisait un petit Dali,
Il aurait tes yeux
Et tous mes cailloux.

Inutile

Il n'y a pas de mot qui rime avec viens-ici-que-je-t'embrasse.

2.12.06

Parfois je pense qu'il fait exprès...


...afin que moi, je n'oublie pas.

1.12.06

Parfois je pense qu'il fait exprès...


...afin que tu ne l'oublies pas.

Ssssuis mmmmon rrrregard...

vendredi



Je ne suis pas comme les autres.
Je n'ai rien à t'offrir
Sauf un bout d'esprit,
Un reste de coeur,
Et puis, si tu veux bien,
Un champ de diamants.

30.11.06

sous la pluie de novembre...

Un noeud dans la gorge...

J'éteins avant la fin, ce film est trop dur à regarder.
Ça finira mal pour le papillon, je le sais.

29.11.06

Pour Cole Porter...

La longueur d'une phrase est insignifiante. C'est la durée des pensées, des soupirs, et du plaisir qu'elle évoque qui compte.

Cacahuètes

Depuis que le singe est parti,
il y a davantage de cacahuètes pour moi.
Je les craque et grignote en pensant
que je ne devrais pas en être contente.
Mais je le suis.
Un peu.

28.11.06

Iowa par Dar Williams



J'ai traduit les paroles :

Je n'ai jamais su comment me prendre avec les femmes
Mais les collines de l'Iowa me donnent envie de pouvoir le faire.
Et je n'ai jamais trouvé un moyen de dire que je t'aime
Mais si l'occasion se présentait, oh, je le ferais
Mais là, d'où je viens, on n'a jamais l'intention de déranger
On n'aime pas embêter les autres avec nos passions
Et on se promène dans un monde de gens saufs, et le soir
On rentre à la maison et on brûle.
Iowa oh ooo oh, Iowa oh ooooh ooo oh I-Iowa
Comme je voudrais tomber, juste un peu, danser un peu au dehors de la piste,
M'égarer de la lumière
Mais je crains que tomber amoureuse de toi est de tomber d'une grande et redoubtable hauteur
Alors j'ai demandé à une copine un mauvais jour, son mari venait de la quitter,
Elle s'est assise sur une chaise qu'il avait laissée derrière lui, elle a dit,
C'est quoi l'amour, qu'est-ce qu'il m'a apporté ?
Celui qui l'a inventé n'est pas un ami à moi.
Ioway oh ooo oh, Iowa oh ooooh ooo oh I-Iowa
J'ai pensé une fois que j'avais tout, je l'ai abandonné pour le côté de ton chemin
Et les mots que je n'ai jamais sentis
Et alors pour toi, je suis venue cette distance à travers les rails, à dix miles au-dessus de la limite,
Sans ceinture de sûreté, et je le ferais encore,
Parce que ce soir, je suis allée courir à travers les portières de discrétion,
Et je me suis réveillée d'un cauchemar que je ne voulais pas voir
Tu errais sur les collines d'Iowa et tu ne pensais pas à moi
Ioway oh ooo oh, Iowa oh ooooh ooo oh I-Iowa
Ioway oh ooo oh, Iowa oh ooooh ooo oh I-Iowa

Septième étape...

Il pleut enfin.

27.11.06

.....0o0o......

.....0o0o......
ce n'est pas celle que tu penses
.....0o0o......
parfois un appel est juste un appel
.....0o0o......
c'est à prendre ou à jeter
.....0o0o......
s'il n'y en avait pas
serais-tu déçu ?
.....0o0o......
c'est à toi, juste un appel
.....0o0o......
juste un appel, à prendre ou à jeter
.....0o0o......
celle que tu penses
celle que tu penses
celle que tu penses
celle que tu penses
.....0o0o......
serais-tu déçu, je répète,
serais-tu déçu s'il n'y avait pas
celle que tu penses
.....0o0o......

Katmandu...

C'est juste un bateau dans mon écluse...

C'est juste un bateau dans mon écluse,
Une arête dans ma gorge,
Une épine dans ma patte,
Un torrent dans mon oasis.

J'attends que ça passe,
c'est tout.

            (scarzone)

Oui, j'irais
bien dans
un coin
où il n'y a
pas de
tic toc.
Tu connais
un endroit ?

Fends-toi d'un mot...

Samedi, au parc, la petite fille est tombée, elle avait le genou tout écorché. Sans rien dire, je lui ai tendu mon meilleur mouchoir de lin blanc. À travers ses larmes silencieuses , elle avalait un peu de bave avant de me chuchoter férocement, tout bas, « Mais fends-toi d'un mot de sympathie, connasse, ne vois-tu pas que j'ai mal ? »

C'était le cirque



[photo : http://23b.org/albums/paradox/aaa.jpg]

C'était le cirque au télef tout à l'heure.
Leur singe qui faisait des tours est mort.
Eh oui.
Il s'est pendu avec la peau de sa dernière banane.
Il n'a pas laissé de message.
On ne sait pas si c'était un chagrin d'amour ou juste une déprîme
Ou peut-être sa façon un peu particulière de dire pour la dernière fois
« Je vous emmerde tous ».

Prudence

Toi là, oui, toi, le monsieur
Avec quelques mots encore au fond de ta poche,
Garde-les bien au chaud.
Par ce temps, ils pourraient choper une grippe.
La grippe des mots,
Ça commence par des chatouilles dans la gorge
Et avant de t'en rendre compte,
Tu as les vers qui coulent,
Tu craches des sonnets,
Et tu piques une belle fièvre poétique.
Qui plus est, c'est contagieux,
Partout autour on couvera de sales logorrhées,
Infectieuses, pestilentielles.
Toi là, oui, toi, le monsieur
Avec quelques mots encore au fond de ta poche,
Garde-les bien au chaud.

26.11.06

Close your eyes...

Hors de ma portée

La musique passe en boucle, elle masque le silence de la campagne. La givre a tué les grillons et les moustiques, il n'y a plus de créature pour chanter doucement à mon oreille, plus de bestiole pour me piquer sur la nuque, laisser une petite cloque qui gratouille gentiment. S'il y avait un peu de couleur dans ce pays gris, ce serait le bleu-clair des pensées qui faufilent et qui se cachent derrière les sapins hors de ma portée.

25.11.06

T'as pas le droit...

(je n'existe pas)

Oui, je sais, dans cette pause entre deux mots, je n'existe pas.

24.11.06

Le pire était passé...

J'examinais mes griffes, elles ne saignaient pas trop, le pire était passé, lorsqu'il s'arrêta pour dire qu'on devait pas se détruire l'un l'autre, alors j'ai levé ma tête, je lui regardai farouchement dans les yeux et je dis « Qui est-ce que j'ai détruit, moi ? »

Le silence siffla encore dans mon oreille. Une seconde plus tard, il disparut dans la fumée du gros engin qui carburait à ses dernières essences.

Je me levai, j'avais mal partout mais je voulais le suivre, moi un chien qui avait reçu son dû, son coup de pied quotidien dans le cul.

Je le retrouvai tout à l'heure sur ton seuil, jouant le héros.

Et je souris.

attends...

attends, je promets
que je sais danser
dans ces sabots...

screendoor i

screendoor ii

screendoor iii

screendoor iv

soupirs

je ne me promène pas en talons
donc tu ne seras jamais obligé
de m'attraper quand je tombe
je ne crie pas
je me redresse vite
je sèche mes propres larmes

ce ne sera pas moi
la princesse dans la tour
les princes charmants
passent devant sans entendre
mes sanglots

j'ai mon propre fouet
mon propre pistolet
tu te sentirais inutile
si un tigre venait
me chercher

c'est ça ma malchance
mon agrément, ma force

elle ne te chantera pas
elle refusera de laisser tomber
son mouchoir
devant ton cheval blanc
qui l'éclaboussera
de ses sabots insouciants

23.11.06

Philippe Noiret

Si tu avais su
qu'une plouque
à l'autre bout du monde
allait pleurer ta mort,
aurais-tu peut-être
un peu plus tardé
avant de partir ?

Habitude

c'est une vieille bonne paire
de godasses
démodées
un peu usées aux talons
au fond du placard
à moitié oubliées

tu ne veux plus les porter
mais que tu ne peux pas les jeter
car c'était dans ces chaussures-là
que tu as dansé
pour la toute première fois
avec lui

22.11.06

soirée spectaculaire

Anniversaire

ce week-end-là,
à la télé en noir et blanc
il y avait un défilé
des tas de gens
en noir et blanc

un joli cheval noir,
les étrilles rabattues,
le monsieur à la télé
expliquant que c’était comme ça
qu’on faisait pour le cheval
qui avait perdu son cavalier

il y avait un caisson noir
il y avait un drapeau dessus
je ne me rendais pas compte
que le cavalier se trouvait dedans

j’ai vu une belle dame,
qui portait un voile
j’ai vu un petit garçon
qui saluait le drapeau

il y a quarante-trois ans aujourd’hui,
lors de ce week-end long et froid
mon pays faisait son deuil
en noir et blanc

21.11.06

Toi

Il devrait avoir un mot pour quelqu'un qui me fait sourire. Clown évoque trop le nez rouge d'exagération, l'artificiel derrière tous ses fards.

Mais il n'y a rien d'artificiel, tout est vrai, on voit tes cicatrices, tes verrues, tes rides, tes tâches de rousseur.

Non, tu ne caches rien. Pas de perruque. Pas de grosses godasses, ni de fleur qui m'arrose lorsque je m'approche trop.

Il devrait avoir un mot qui décrit quelqu'un qui me touche, pas comme escrimeur, pas comme chiropracteur, même pas poète ni génie car ces mots-ci ont été abusés depuis le commencement du temps.

Il devrait avoir un mot qui décrit une personne comme toi.

Ah, ça y est.

C'est toi.

19.11.06

Parti au cirque...

Dès que l'amour-propre y entre, c'est le bordel.
Alors, s'il vient frapper à ta porte,
ne lui ouvre pas.

Chuchote-lui à travers le trou de serrure
que tout le monde est parti
au cirque.

fruits

et il y a
les plus grandes vedettes :

celles immortalisées
dans une
nature
dite
morte

car dans immortel
il y a bien le
mot mort

et mot
c'est mort
sans ère

un fruit
n'est plus
vivant

préférons donc
les bourgeons :

en eux
se trouve
la possibilité
éternelle
d'un fruit

18.11.06

Sundown, hier

réponse d'ailleurs qui revient ici

...on a installé un rond-point près de chez moi, au lieu d'un carrefour. Tout le monde s'en plaint, sauf moi, ayant l'habitude depuis l'Europe. C'est un tout gentil petit rond-point, on ne peut pas s'y perdre, il n'y a pas de panneaux obscurs et contradictoires comme j'ai pu voir chez toi. Je trouve que c'est bien, ce rond-point, on peut décider d'y entrer et ne plus sortir si le coeur en dit. Les carrefours, c'est moins sympa, c'est plus difficile de faire demi-tour et puis si l'autre qui s'approche décide de ne pas s'arrêter bonjours les dégâts en pleine face.

17.11.06

rien

petit mot qui contient un univers de non-dits

15.11.06

Lorsque la poésie s'en va

un poète
qui a besoin
de respirer
ça tombe bien
moi, j'ai trop d'air
j'ai besoin de
m'étouffer dans la
beauté
de me faire étrangler
par quelques ravissants
sanglots
de me faire meurtrir
par des mots
oui,
qu'il laisse
qu'il me laisse
qu'il me laisse des bleus
des gros

13.11.06

Rappel

Les mots du poète ne sont jamais pour moi.
Une femme comme moi passera toujours inaperçue par sa plume.

Lorsque le poète...

Lorsque le poète te fait l'amour
Avec ses beaux-jolis mots,
Lorsqu'il recouvre ton âme
Avec ses baisers rythmés

Lorsque le poète te fait l'honneur
Des ses images domptées, mais sauvages
Lorsqu'il effleure ton coeur
Des ses vers d'à travers cet univers

Moi, je meurs
Dans les douleurs
Acquises, exquises,

Un non-lieu
À petit feu
D'envie.

11.11.06

Poème de samedi

Ce poème, comme d'habitude, se lèvera de bonne heure
Parce que s'il reste au lit, il aura mal à la tête.

Il boira son thé,
Caresser les chats,
Faire deux ou trois lessives.

Il travaillera au jardin s'il fait beau
Et il téléphonera chez sa mère pour savoir
Combien de pouces de neige elle a eu.
Quatre.

Ce poème écoutera quelques matchs de football
D'une oreille distraite.

Et il se fera enfin
Écrire.

7.11.06

Ne veux-tu pas danser avec moi ?

E
n

a
t
t
e
n
d
a
n
t
,

j
e

l
o
n
g
e

l
e

m
u
r.

Aérialiste

Légère,
tu avances,
délicat, un pied
ci et un autre là
et tu fais ton boulot comme un pro
sans qu'on voie l'effort que ça
coûte
et tu finis
aux applaudissements
de la foule déçue quand même
que tu ne
sois pas
t o m b é e

6.11.06

Mon souhait pour toi

J'ai beaucoup pensé à Mamma Galledou cette semaine et la vie qui l'attend, les cicatrices, la douleur et tout et tout. Je suis particulièrement sensible aux reportages qui parlaient de son sourire, et je me demande combien de temps passera avant qu'elle ne sourie encore. Moi-même, j'ai des cicatrices, des souvenirs des interventions qui m'ont sauvé la vie. Je les trouve belles, je leur suis reconnaissante. Les rides, aussi, c'est le prix qu'on paie d'être restée en vie. Je te souhaite plein de cicatrices et plein de rides. Mais s'il te plaît, arrête d'incendier des bus.

5.11.06

Viens dîner à la maison...


Poème de dimanche

Ce poème ne fera pas la grasse matinée.
Ce poème se lèvera pour aller à la messe.
Il fera ses pénitences.
Il écoutera le sermon et le gros orgue.
Il fera le signe de la croix avant de repartir.

Ce poème ne fera pas la grasse matinée.
Ce poème se lèvera pour aller au pain.
Il prendra une baguette.
Il hésitera devant les gâteaux, il prendra un pain aux raisins.
Il saluera gentiment l'aimable clientèle avant de repartir.

Ce poème ne fera pas la grasse matinée.
Ce poème téléphonera à sa mère pour prendre de ses nouvelles.
Il fera un peu de linge.
Il sortira la poubelle et il laissera aussi des restes pour des chats dans la rue.
Il prendra la clé et fermera bien la porte avant de repartir.

4.11.06

Pensée du jour

Même un cochon mérite des fois un chouïa de confiture.

3.11.06

Et si l'univers...

Et si l'univers était juste un grand cadeau-surprise de plaisir? Un qui a fait que j'arrête une petite soixante-quinzaine d'années pour apprécier, juste le temps de voir la couleur de tes yeux et de toucher avec mes doigts émerveillés les petits coins de ton sourire ?

Rustine

C'est moi, ta rustine
que tu mets quand tu crèves,
quasi-invisible, discrète.

Je tiens la route, je suis costaude,
tu m'y mets, tu m'oublies,
tu continues à rouler,
le nez dans le guidon.

Et moi, j'adhère, je colle,
je ne te lâche pas.

2.11.06

Horses

Une voix sort des tripes
Quelque part, elle pousse
Comme des roseaux au bord
D'un étang.

C'est la trompette qui dit
en douceur que tout va bien.

Ensuite, la harpe, la harpe,
Elle tisse la mélodie à travers
Des champs labourés,
Des brumes pulsantes,
Comme le tambour.

Encore, la voix dégringole
Parmi les notes,
Une cascade qui tombe
D'une crépuscule rouge
Et puis bleue
Et puis noire
Comme tes cheveux.

Nous sommes bien jeudi

Nous sommes bien jeudi,
Le jour des Défunts,
Des trépassés,
Des morts,
Des disparus.

Nous sommes bien jeudi,
Et pourtant mon père est mort
Un mardi.

Je ne me souviens pas de l'année.
Je ne peux pas.

C'était hier, c'était la semaine dernière,
C'est aujourd'hui
Et je pense encore à lui.

Et pourtant,
Nous sommes bien jeudi.

30.10.06

Plages d'automne

Hiver : invisibles, inexistants, ou bien
Enrobés, emmitouflés, cachés au chaud.

Printemps : coquins, timides, ou bien
Appeurés, ne voulant pas trop se risquer.

Été : bronzés, costauds, coquins, bien
À l’intention de tout un chacun.

Automne : épanouis, enjoués, reposés,
Las de rien, prêts à tout, ayant conquis.

Un jour, je souhaite avoir des seins
Dignes des plages d’automne.

29.10.06

Canyon Breeze

On traverse l'histoire de l'univers
Au bord du canyon.
Tant d'âmes y sont passées avant.
Et quand la lumière se retirera,
Laissant la crevasse en ombres,
Et les étoiles oseront danser au-dessus
Du ventre de la terre,
La douce musique du désert
Nous enveloppera
De ses voiles faits de cactus et de sable.

Gringo Flamenco

Y mis palabras
Y tus palabras

Estoy allí en tus brazos
Tu piel contra mi piel

Y mis palabras
Con tus palabras

Paso solo
Paso doble

Frissons de violoncelle,
Guitare dentelle

Y mis palabras
Son tus palabras
Y tus palabras
Son mis palabras

Nuestras, nuestras
Nuestra vida, nuestra música

Frissons de violoncelle
Guitare dentelle

Concert

Tu jouais ta chanson d'amour,
Et j'avais envie de quitter la salle.
Sa beauté m'a fait penser
Que cet air n'était pas pour mes oreilles,
Et les larmes qui coulaient sur mes joues
C'était pour les chansons d'amour
Qu'on a pu écrire pour moi
N'ayant ni paroles ni mélodie.

Et si Dieu était un babouin ?

Regarde bien ce visage au-dessus de sa création à laquelle il se chauffe les pattes.

Pensée pour une amie, aujourd'hui

Tant que tu as tes souvenirs,
le passé est quand même le présent,
surtout lorsque ces souvenirs sont beaux.

Tant que tu as des bisous des gens qui t'aiment,
le présent vaut le présent,
surtout lorsque ces bisous sont sincères.

Tant que tu es qui tu es,
le futur est à voir, à chérir,
surtout lorsque tu gardes tes souvenirs.

Finalement, non, ceci ne dit pas ce que je voudrais dire, ce n'est qu'une approximation, un essai de te communiquer ce que j'ai dans mon coeur...j'espère que tu auras compris.

28.10.06

petit creux chaud

petit creux chaud dans la nuit, une poche de silence, un calme, tu étends ta main, tu caresses son velours noir, en douceur, tu souris à toi-même dans le petit creux chaud dans la nuit et tu commences à fredonner une berceuse qui a comme son air les respirations de ce corps à côté de toi, et tu sens ses cheveux sous tes doigts et sa peau et tu te dis dieu comme la vie est belle et tu te rendors dans ce petit creux chaud dans la nuit, dans le silence, dans le calme, ce velours

24.10.06

Trop beau pour re-traduire


Toi qui comprends si bien l'anglais, tu comprendras sans que je traduise ce superbe poème qui me fait penser à toi, et à moi-même aussi. Je t'embrasse.


WHEN THE VIOLIN -- Hafiz, The Gift

When
the violin
Can forgive the past
It starts singing.

When the violin can stop worrying
About the future

You will become
Such a drunk laughing nuisance

That God
Will then lean down
And start combing you into
His
Hair.

When the violin can forgive
Every wound caused by
Others

The heart starts
Singing.

L'entrain

J'ai prévu une réservation,
première classe, couloir,
non-fumeur.

Je voulais voyager dans le sens du train.

Il y avait du monde, oui,
Mais je ne m'inquiétais pas.
Je tenais mon billet bien entre mes doigts.

Et dans la cohue,
cette douce bousculade
qu'on appelle parfois la vie,

je suis tombée à genoux
sur le quai,

on m'a dévalisée,

et l'express est reparti
sans moi.

11.10.06

Traduit de Hafiz (III)

QUAND TU POURRAS SUPPORTER -- Hafiz

Quand
Les mots s'arrêteront
Et tu pourras supporter le silence

Qui découvrira
La douleur de ton coeur

Provoquée par le vide
Ou par cette grande envie doux-déchirante,

Ce sera là l'heure d'essayer et d'écouter
Les yeux
Du Bien-
Aimé

Et ce qu'ils veulent
Dire

Le plus.

Traduit de Hafiz (II)

LE PARTAGE DE DIEU -- Hafiz

La lune se met à chanter
Quand tout le monde s'endort
Et les planètes jettent une robe brillante
Autour de leurs épaules et tourbillonnent
Près de ses côtes.

Une fois, j'ai demandé à la lune,
« Pourquoi est-ce que toi et tes douces amies
Ne faites pas cela, de cette manière romantique,
Pour une foule plus grande ? »

Et tout le choeur du ciel a résonné,

« Seulement ceux sans
Besoin de se reposer,
Ayant passé la journée à se fatiguer au partage de Dieu,
Pourront se permettre les frais d'entrée

Pour entendre parler d'amour
Par les troubadours hautains.

Les violonistes épatés
Qui s'accrochent au toit

Ne veulent pas que leurs notes
Dérangent les oreilles
Où vit un comptable
Avec un crayon taillé
Qui marque les points des mots
Un autre
Dans sa grande tristesse ou colère triste
Aurait pu te le dire
Une fois. »

Hafiz sait :
Le soleil te servira de témoin
Et sifflera

Quand tu auras trouvé le courage
D'épouser le pardon,

Quand tu auras trouvé le courage
D'épouser
L'amour.

Traduit de Hafiz (I)

CETTE IDÉE SENSÉE - Hafiz

Permets à ton intelligence
De dicter
Quand tu t'assieds avec autrui

En utilisant cette idée sensée :

Laisse tous tes fusils armés dans un champ
Loin de nous,

Un de ces foutus trucs
Pourrait

Se décharger.

10.10.06

Moi aussi

Moi aussi, j'ai pu pleuvoir
J'ai tellement plu, j'ai tellement plu,
J'ai fait du soleil, j'ai fait du vent
J'ai neigé, j'ai fait beau
Moi aussi, j'ai pu pleuvoir
Des cordes.

9.10.06

Ce soir

Ce soir, j'assume le manteau de tristesse. Il est lourd, et noir, et il m'étouffe. Sa laine me gratte, son poids pèse sur moi, j'ai du mal à me tenir droit sous son pesant. Ce soir, j'assume le manteau de tristesse.

Trahison
c'est
pas
un
joli
mot
ce n'est pas
non plus
un
joli
acte.

Ce soir, j'assume le manteau de tristesse, celui que tu m'as tissé.
Ce soir, j'assume.
Ce soir.

28.9.06

Un secret se dévoile

Au début :
peur bleue,
timidité rose,
chocottes blanches.

On m'avait dit que la première fois serait la plus difficile, mais qu'après, je m'y habituerais et que je finirais en y devenant insensible, qu’à partir de ce moment-là, je le ferais automatiquement sans réfléchir.

Cette première fois,
je ne voulais pas,
je me retenais.

J'avais l'impression d'avoir un pied sur le précipice glissant et que la descente serait longue, et froide, et solitaire et que je regretterais, que je regretterais.

Et, finalement, non,
pas si mauvais que cela --

les gens avaient réagi,
souriant, applaudissant, me félicitant

admirant ma beauté mais aussi
mon courage, mon style, mon panache,
ma découverte et la leur.

Et c'est comme ça que je me suis fait un public, en me dévoilant, pour la première fois, à la trompette douce, dans le baby spot qui m'aveuglait et qui rendait invisibles toutes ces têtes qui me regardaient,

Avides de me connaître
jusqu’au dernier
petit
détail
intime

Mars par Velazquez



qui s'est fait moquer
après un grand acte d'amour
le beau casque intact

Gauguin

[image courtesy of http://www.andriaroberto.com]

Gauguin faisait mourir la nature,
Sur un plat,
Sous un mauvais oeil,

Ce regard lancé
D'un coin
Déjà louche.

Judith et Abra

deux femmes parties
faire leur commission
dans la nuit

l'une portant le panier
l'autre un regard alerte
leur prix dans le panier
d'où le sang dégouline
par le fond

tout est sauvé
tout est perdu

artemesia
se vengeant
par sa brosse
trop bien
trop tard
trop tôt

8.9.06

Angers, place de la visitation

Angers, place de la visitation
me fit-on l'annonciation :
j'y serai pas.

Comment ça, tu n'y seras pas ?
j'y serai pas.

Je te le dis, comme ça.

Je me console aux pieds
De la reine.

Comment ça, il n'y sera pas ?

Je te le dis, comme ça.

Angers, place de la visitation
me fit-on l'annonciation.

(mars 2004)

5.9.06

28.8.06

Transatlantique

Tu te lèves tôt,
Je me couche tard,
On se croise, on se dit,
Ah oui, tiens, c'est toi,
Encore,

Juste de passage,
Juste de passage,
Juste de passage,

Comme un ange,
À tabac,
Une mauvaise passe,
Ça passera...

Mais si tu te lèves tard,
Et je me couche tôt,
On se loupera, on ne se dira pas

Ah oui, tiens, c'est toi,
Encore.

25.8.06

Les polars, j'aime pas...

MA TOUTE BELLE…

Après vingt-six ans comme détective, je pensais que plus rien ne pouvait me surprendre. Et puis ce matin, on découvrit le corps d’un suicidé dans un appartement crasseux du 10e arrondissement. Durant ma carrière, j’en vis des centains, certes, et celui-ci n’avait rien d’exceptionnel, pas vraiment.

Un petit chauve banal, tout chétif, mort peut-être asphyxié, ou empoisonné, difficile à dire avant d’avoir les résultats de l’autopsie. Il y avait des marques étranges sur son visage blafard, comme si quelqu’un l’avait griffé avec ses ongles. Il y avait aussi une morsure sur son mollet droit que nous pouvions discerner à travers un trou dans son vieux pantalon. Mais le plus bizarre, c’est qu’on trouva, nouée autour de son petit cou comme un foulard, une longue tresse de cheveux blonds.

Alors, non, moi non plus, je n’avais pas pensé tout de suite à un suicide avant de lire la lettre que mon partenaire trouva empoignée dans les deux mains squelettiques du défunt. Pendant que je la lisais, je sentis monter la bile dans ma gorge, mes jambes ne me tenaient plus, j’avais vraiment du mal à respirer dans cette stupide piaule infecte.

Tout de même, c’est cette lettre qui nous permit d’établir la cause de la mort de ce petit monstre invraisemblable. La voici, je vous laisse juger pour vous-mêmes :

Ma toute belle,

Ça y est, je ne peux plus vivre sans toi.

Dès notre première rencontre, lorsque tu as feint l’indifférence en jouant la coquette, tu m’as captivé. J’ai dû longtemps lutter afin que tu avoues que je te fascinais, moi à mon tour. Les larmes qui coulaient sur tes joues au moment de ta confession ont failli faire fondre mon petit cœur.

Mais si peu après, il me semblait que tu y rechignais, que ton cœur défaillait, que tu avais changé d’avis. Tu n’étais plus ensorcelée par mes charmes, ma magie particulière ne t’envoûtait plus. La ficelle de ta fidélité, telle que tu me l’as jurée, hurlant à haute voix en ce moment-là, n’a pas suffi à te retenir auprès de moi, hélas !
Depuis que tu m’as quitté, je n’arrête pas à penser à toi, tes os délicats qui craquaient sous les coups de mon fer, ta peau blanche ou suintaient ces jolies perles de ton sang si cramoisi, tes gémissemnts exquis à chaque fois que je t’arrachai un ongle verni de rose.
Oui, je t’ai déchirée comme tu m’as déchiré avec ton insensibilité, mais moi, parce que je t’aimais tant, j’ai gardé toutes ces petits morceaux en souvenir. J’ai fait faire un collier doré de tes cheveux que j’ai dépouillés de ta petite tête blonde. De tes os obstinés, j’ai fait un petit chemin blanc dans la cour de mon immeuble. Ton cœur, je l’ai hâché avant de le donner à ton petit chien, lui qui tu aimais plus que moi, lui que tu as incité à me mordre, ma douce garce.
De ta peau blanche et délicate, ce qui en restait, j’ai fait de beaux papelards comme celui sur lequel je t’écris mes adieux, afin que le monde entier sache enfin à quel point je t’aimais, et à quel point cet amour nous a détruits.
Oui, ma belle, mon amour, ma déchirure, tu es partout, même tes yeux sous les yeux des gens qui ne s’en rendront jamais compte, testament à l’étendue et à la durée de notre amour éternel.
Hier soir, j’ai encore pensé à toi. La dentelle de ton regard illuminait le restaurant chinois…

15.8.06

Le loup n'y était pas

Promenade dimanche,
Le loup n'y était pas.

Fatigué, il siéstait,
Loin de son boulot
Comme hurleur à la lune.

Promenade dimanche,
Le loup n'y était pas.

Juste toi et moi
Et l'eau, et les arbres,
Et le sentier,
Et les fleurs. Posted by Picasa

14.8.06

La Sévillane

« La sévillane, danse traditionnelle de la capitale de l'Andalousie, se compose de quatre phases. Elles sont censées symboliser les étapes de la vie amoureuse: la rencontre, la séduction, la dispute et la réconciliation. » -- Citation de la blogosphère

I. La rencontre.

moi
moi
moi
moi
moi
toi
toi
toi
toi
toi
toi
toi
moitoimoi
toimoimoi
toimoitoi
toimoitoi
toimoi
toi
toi
toi

II. La séduction.

toi
toi
toi
toi
toi
toi
moi
toi
toi
toi
toi
toi
toi

III. La dispute

toimoimoitoielle
toimoimoitoilui

IV. La réconciliation

toitoitoitoitoitoitoitoi

12.8.06

Come back, little Sheba


Tu sais de sa bouche que cela finira mal pour elle.

Rien ne reste de sa joliesse :
c'est une dinde dodue,
habillée d'un
tablier.

Normal que la jeune étudiante l'épate.
Normal que le jeune Turc la veut pour lui.
Normal que le Doc aussi.

Tu savais de sa bouche que cela finirait mal pour elle.

La femme qui reste sur le seuil,

À appeler le chien
Disparu depuis
Toujours.

8.8.06

Iditarod

Susan Butcher [1954 - 2006]


La course était longue
et froide.

Les chiens, loyaux,
se fatiguaient
quand même.

Quatre fois,
tu as gagné ;
une fois,
on t'a perdue,

mais tu cours
toujours,
ailleurs.

[photo credit : www.susanbutcher.com]

Chasser l'intrus

La vois-tu, cette jolie fleur ? C'est l'inopportune, l'indésirée, celle qui brouille dans les batteurs de la moissonneuse, celle qui empêche le travail, qui salit la récolte. Ce qu'on veut n'est pas le délicat, celui qu'on n'a pas invité. Ce qu'on veut, c'est le costaud, celui qui a été semé, exprès. Tu le vois à peine, il est à gauche, droit, appuyé par la tige, un peu desséché par le soleil auquel il doit faire face.

Accueil relooké

silences

Il y a des silences comme le petit sourire au coin des lèvres que tu vois sur la bouche d'un étranger dont tu croises le regard, vous ne savez pas vous parler, vous n'osez pas vous regarder dans les yeux, mais le silence, le silence est permis, lui et le tout petit sourire au coin des lèvres que tu vois sur la bouche d'un étranger dont tu croises le regard.

7.8.06

soif

Je veux marcher dans cette rue,
la jupe jusque là,
l'épaule nue,
les boucles luisantes
dans la lumière d'une réverbère.

Je veux fredonner cet air,
tout bas, la bouche entrouverte,
je veux écraser mon mégot
sous des talons d'aiguille.

Je veux traverser contre le feu.
Je veux emprunter des allées.
Je veux courir comme un chat de gouttière.

Je veux voir le reflet
de la lune presque pleine
dans le caniveau.

29.7.06

impossible

On ne
choisit pas ses amours
ni ses haines.

On ne peut
que essayer de les gérer
ou de les vivre
aussi tranquillement
que possible.

C'est un peu comme
se regarder dans le miroir,
peut-être qu'on ne veut pas voir,
donc on ne regarde pas le tout,
juste la partie qu'il faut,
la joue salie à frotter,
du rouge à lèvres qui traîne
où il ne faut pas
traîner.

Peut-être
que c'est comme ça
qu'on vit un amour impossible,
en frottant,
en traînant...

en évitant
les miroirs.

28.7.06

Austin

Je t'emmènerais bien à Austin, là, tu passes de bar en pub en bar en pub, toutes les portes ouvertes, tu prends ta bouteille de Lone Star avec, et tu écoutes toute sorte de musique sur la planète, et tu peux même aller voir le ballet de Nice si cela te chante...et t'arrêter écouter le mec qui te prêche l'enfer et la damnation au coin de la rue...

La mer

La marée se marre, en a marre, c'est marrant, marrie d'un marronnier, martini, martinet,

C'est marrant, on se marre, se martèle, martingale,

Marmottant, marmottant

Des murmures,

Des histoires

De vagues...

Abécédaire de la veille


A comme « Tiens, enfin, il revient ».

B comme ma bouche.

C comme moyenne, entre C+ et C-.

D comme ceux que tu jettes contre ton sort.

E comme je ne sais pas, je réfléchis.

F comme effort, oui, tous les jours.

G comme le contraire de je n'ai pas.

H comme cette arme qui ne peut rien contre des mitrailleuses.

I comme Islande, île, idiot, irrésistible.

J comme j'y vais, j'y suis, j'y pense.

K comme t 1 K.

L comme L-vis, le roi.

M comme Ma Sérati la voiture qui ne serait jamais vraiment à moi.

N comme pourquoi tant de ?

O comme Homère, l'auteur de l'Odyssée.

P comme bulletin de. P comme Fiche-la-moi. P comme T comme T comme une lettre à la poste.

Q comme tout le monde en a un, pourquoi est-ce grivois d'en parler ?

R comme libre. Libre comme penseur, et donc Rodin.

S comme Steppenwolf, de quel auteur ? Oui. Erman Esse.

T comme à la menthe.

U comme tous les participes passés des verbes -er.

V comme celle de Samothrace, avec des L.

W comme le plus grand connard de la planète.

X comme la banlieue de Bruxelles avec des ailes.

Y comme la Macédonie. Quand même.

Z comme un roupillon, un joyeux roupillon, un parmi des milliers.

24.7.06

Le pardon

Le pardon,
c'est un défilé dans un petit village
la vierge avant, le curé après,
et tous les petits vieux en noir
qui suivent.

Le pardon,
c'est un jour de fête
où tu déchires ta veste
et tu fais pénitence pour les torts
des autres.

Le pardon,
c'est l'absolution, l'amnistie,
la grâce, l'indulgence, la miséricorde.

Le pardon,
c'est ce qu'on te demande
de donner après t'avoir encore
pris ce qui était à toi.

23.7.06

Sirène, sirène

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Il y a l'après-Noël

Il y a l'après-Noël où tu mets tes nouvelles bottines rouges et tu vas jouer dans la neige, tu reviens boire un chocolat chaud, tu lis un bon bouquin sous la couverture et tu dors, et tu rêves, et tu te réveilles, et tu mets ton nouveau maillot rouge et tu vas jouer dans l'eau, tu reviens boire une limonade, tu lis un bon bouquin sous l'arbre dans le jardin, et tu dors, et tu rêves, et tu te réveilles, et tu mets ton nouveau veston rouge et tu vas jouer dans les feuilles, et tu reviens boire un thé à la menthe, tu lis un bon bouquin dans ton fauteuil devant le feu, et tu dors, et tu rêves, et tu te réveilles, et tu mets ton nouveau manteau rouge, et tu sors faire tes courses de Noël, jusqu'au jour où tu ne sors pas, tu dors, tu dors, tu rêves et tu rêves et tu rêves...

20.7.06

Calypso

Calypso,
j'entends ta voix,
je vois briller des diamants salés
dans tes yeux,
sur tes cils.

Calypso,
j'entends cette douce musique
d'une femme en manque
de son Ulysse.

De loin,
sur une mer quelque part
il pense à toi et il sourit
et il dit qu'il ne regrette pas
la beauté de ton île, là
où tu le gardais dans tes bras.

Calypso,
j'entends,
j'entends.

L'arbre de Josué

Dans le désert
Elle soumet, se met
Sous un arbre de Josué,

Et elle attend
Qu'arrive la lune
Pour hurler...

Elle attend
Qu'arrive la lune
Pour se jeter contre le cactus,
Trébucher contre les mesquite,
Se coucher sous la mauvaise étoile,

En vivant d'elle-même
Et de l'eau salée
Qui reste dans les creux cristallins.

Sous ce soleil indifférent
Elle se brûle des empreintes
De celui qui ne la touchera plus
Jamais.

Sa peau irrégulière, brûlée,
Carrée, pélée
Par un chaleur méprisant,

Sa sueur s'évapore
Et sent le rejet.

Et le vin qu'elle porte à ses lèvres gercées
Est chaud, empoisonné comme un puits
De convoitise.

Elle casse la bouteille,
Prend la plus grosse écharde,
Et grave le nom de
Cet amour manqué,

Pressant fort
À travers son poignet
Qui ne portera plus jamais
Les traces de ses doigts
Qui la retenaient.

Le rouge s'en sort jusqu'à
La dernière goutte.

Une arraignée veuve-noire
S'y abreuve
Avant de venir lui chuchoter
À l'oreille ampoulée :

Tiens-toi tranquille
Et je te tisserai un cocon
Pour te bercer
Lorsque le vent chaud du désert
Réapparaîtra.

Et tu arriveras enfin à cacher ton coeur,
Demi-sec,
Du prochain coyote qui viendra
Hurler à cette lune,

Cette lune, qui,
Auparavant,
Était toute à toi,
Toute seule.

19.7.06

Peintures

Je me dis que tu ne connais pas le bois, toi qui vis dans le béton. Tu ne connais donc pas la peinture, le toucher de la brosse qui caresse, la peinture qui s'étale, liquide, sur les planches assoiffées. Tu ne connais pas les petites éclaboussures qui restent des jours, des semaines, parfois jusqu'à ce que la prochaine fois que tu peindras, car il y aura certainement une prochaine fois. Tu ne penserais pas à changer de lunettes, à te munir d'une casquette, des gants et de vieilles fringues. Tu ne sais pas que le bleu pardonne plus que le blanc, qu'il s'étend, léger, mais qu'il s'approfondit en séchant. Je me dis que tu ne connais pas le bois, ni ce que c'est de changer de couleur.

13.7.06

l'amie qui peine

que dire lorsqu'on essaie
d'éteindre une lumière
à laquelle je tiens
comment me faire entendre
au bout d'un long tunnel
sous l'eau
comment répondre aux échos
réverbérant du loin qui semblent
juste à mes côtés
au bord de ta falaise,
je crie,
mais personne ne peut
m'entendre

7.7.06

Guerrier

Dans ce monde impossible
Ce n'est pas tout assassin
Qui porte des flingues.

Certains sont armés de
Leur langue de vipère,
Certains par leur suffisance,

D'autres par ce regard qui
Commence dans leurs petits yeux
Et termine au bout de leur nez
Pointu.

Dans ce monde impossible
Tous les assassins n'attendent pas
En guet-à-penser...

Parfois arrive un guerrier
Un Lancelot

Pour percer les ténébreux,
Parfois il vient guérir,
Il panse, et donc, tu suis,

Et tu vis pour survivre
À une autre embuscade.

Près des plages en Normandie

J'ai vu ces cimetières pour la première fois lorsque j'étais déjà adulte.
Je ne sais pas ce que cela serait de les voir enfant.

Je ne sais pas si c'est compréhensible pour un enfant.
Je ne sais pas si c'est compréhensible pour un adulte.

Je ne sais pas comment on fait pour penser à la mort.
Je ne sais pas comment on fait pour penser à rien.

Mon père n'est pas mort dans la guerre, mais longtemps après.

Je ne peux jamais me souvenir de l'année, mais je sais que c'était le jour des élections et qu'il avait voté et en était fier.

Je n'arrive non plus à visiter le cimetière, où les noms de ses enfants et de ma mère, toujours vivants, figurent aussi sur la stèle.

Non, je ne sais pas comment on fait pour penser à la mort.

Mais aux morts, si.
Tous les jours.

29.6.06

Sunset Boulevard


















Là, à qui de droit...

27.6.06

Que ton soleil aussi


















L'horizon s'assombrit, se couvrant, manifeste.
Rite expectant, calme, farouche, fascinant.
Et mon coeur desserra, féru d'étonnement,
Que ton soleil aussi se coucha dans cet ouest. Posted by Picasa

Dimanche

25.6.06

Menteur, menteur

Menteur, menteur
Salaud, salaud
Menteur
Salaud
Menteur
Salaud

Menteuse, menteuse
Je te traiterai de sotte

Salaud, salaud
Je te traiterai de connard

Menteuse
(salaud)
Menteuse
(salaud)
Mentuese

Je ne croirai plus
à rien, merci

Menteuse, menteuse
Salaud, salaud

La Loutre

24.6.06

Faux ourlet

Patiemment, elle prend son aiguille,
Son dé à coudre, du fil de coton.

Elle introduit la pointe au chas.
Dans un clin d'oeil, non, plus rapide
Le tout est noué,

Et déjà le ponc - ponc
Dans ce repli
Fait d'un tissu épais

Revient comme un doux souvenir
Du temps où l'on trouvait bien
De broder ses histoires.

23.6.06

Simon said...

Dans mes classeurs de lycée,
Il reste un rêve, un seul secret

Encore un mot que je ne dis jamais
Un mot d'amour
Un mot de tendresse.

Des mots de femme
Que je ne cache plus mais
Qu'on condamne toujours...

Y a du sang, des pleurs
Des dernières blessures
Des coeurs...

Qui fait des bleus à nos coeurs ?
Qui chante le blues à mon âme ?

Faut que je bluffe,
Mais je ne vais jamais mentir.

Je veux

J'aime pas quand tu dors, quand tu te reposes, quand tu sombres dans le silence, lorsque moi, je suis là, vivante, je veux que tu répondes.

J'aime pas quand tu dors, paisible, comme ça, ton corps limpide, en repos, tes respirations régulières et rythmées, je veux que tu répondes.

J'aime pas quand tu dors, loin de moi, de mon regard, de mes bras, de mon corps, de mon coeur, je veux que tu répondes.

J'aime pas quand tu dors. Je veux que tu répondes.

20.6.06

Queen Anne's Lace

[photo de la page Graham County North Carolina Wild Flower Home page]

La reine se promène,
Se baignera au lac,
Au soleil, au vent
Qui fera danser son dentelier,
Doux assistant à sa baignade.

Le soleil paresseux
Ne pense pas trop
À la déranger.

Il se cache discrètement
Derrière un nuage,
Attendant qu'elle
L'appelle.

Mais la reine ne pense pas à son valet,
Déjà un poisson-paysan demande audience.

Et le dentelier délicat
Patiente dans les roseaux,
Guettant sa chance.

17.6.06

J'ai pas de freins sur mon vélo !

J'ai pas de freins sur mon vélo !
Oui, je sais, c'est bien barjo !
Je sais, je sais, c'est pas jojo,
J'ai pas de freins sur mon vélo !

J'ai pas de freins sur mon vélo !
Lors des trajets in extenso
J'ai pas le temps pour un « allô » :
J'ai pas de freins sur mon vélo !

J'ai pas de freins sur mon vélo !
¡Olé! crie l'aficionado,
(Tant pis pour mon pauvr' 'tit ego)
J'ai pas de freins sur mon vélo !

J'ai pas de freins sur mon vélo,
Je roule vite, à tout de go,
Eh oui, je gueule, mais trémolo !
La corrida, le mikado
Me font tous deux un lumbago,
Aux jeux de dames, chuis pas accro,
Je voulais ce stupide vélo !
Et pis, les freins sont pas réglo ! ! !
Faisant bilan du statu quo,
Je te dis pas, chuis parano !
Ça va saigner en rouge fluo !
Déjà je roule prestissimo,
Mais n'en rie pas, sale rigolo !
Et toi, ta gueule, t'es un sado !
Un gars finirait soprano,
À cette vitesse, chuis torpédo...
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
.
j' v s p d f r s/ m
a ai ô eins o
n

^ è l ó...

16.6.06

16 juin 2006

La brise vient feuilleter les pages de son cahier,
trop curieuse, indiscrète,

Elle guette la femme sur son ventre
les fesses-au-soleil.

Caillou, caillou,
petits poissons,
hirondelles qui viennent boire, spoutch !
dans l'eau.

Le red-winged blackbird
Fait son appel :
pourrrrrwouïïïï
pourrrrrwouïïïï.


Une grenouille qui fait son
clic-clic-clic-clic-clic.

Les ondes, comme les rides
qui s'effacent dans le bleu,
s'éclipsent, insouciantes.

Sa tête fait de l'ombre sur la page
où coule cette encre délicieuse, et

cette lumière dorée d'un après-midi de juin
ne demande qu'à voir
ses seins bronzés
pour la première fois.

Viens manger à la maison...

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14.6.06

Astronaute

Tes pas ralentissent dans le vide,
Suspendus dans le temps,
Où le temps n'existe plus.
Ton dos se courbe de plus en plus,
Comme l'univers.

Il y a parfois une vague lumière,
D'une planète qui n'existe plus
Peut-être un appel de détresse
Un signal qui se perd dans le vide.

Tu nous reviens des fois, bredouille,
Mais les périgées s'affaiblissent --
Lentement, sûrement :
Bientôt, elles ne nous manqueront plus.

13.6.06

L'inévitable

L'eau est fraîche, mais tu vas vite et te réchauffe.

L'eau te dit, tu vois,
je ne faisais que blaguer.
Je suis contente de te revoir.

Vous vous communiez.

Eau-et-corps,
Corps-et-eau.

Rassurée que l'eau
veut toujours de toi,
Et que toi,
tu as toujours envie d'elle,

Tu sors et montre ton ventre rond et imparfait
Au soleil.

12.6.06

Épices

Loin du marché de soie,
Loin des lanternes jaunes et noires
Qui flottent dans les brises...

Loin de ce parc
Où les vieux prennent l'exercice
Rythmés par le chant de leurs grives,
Surprises de retrouver
La cage suspendue dans l'arbre...

Loin du square
Où un seul gars se tenait debout
Devant les canons...

Toi, tu sens
La cannelle,
Le muscat,
Le gingembre.

Buddha amida

ce royaume perdu
des joies opaquement extrèmes
cherche impératrice

Parfumerie

ça sentait le plaisir
l'exotisme
l'érotisme
l'élitisme

ça sentait l'aventure
café-câlin
ta voix
tes yeux

ça sentait la caresse
rubans
dentelles
paquet-cadeau

Umeshu

vin fait des prunes
permis aux femmes
pour l'indigestion :

je ne crois pas
que tu sois
ivrogne

8.6.06

La Question -- Neruda

[ma traduction de "La Pregunta" (dans "Las Furias", de "Los versos del Capitán)]

Amour, une question
t'a détruite.

Je suis revenu à toi
depuis une incertitude épineuse.

Je te veux droit comme
l'épée ou le chemin.

Mais tu tiens
à garder une niche
à l'ombre que je ne veux pas.

Mon amour,
comprends-moi,
je t'aime toute entière
des yeux aux pieds, aux ongles,
dedans,
toute la clarté, celle que tu as gardée.

C'est moi, mon amour,
qui frappe à ta porte.
Ce n'est pas le fantôme, ce n'est pas
celui qui s'est arrêté une fois
à ta fenêtre.
J'enfonce la porte :
j'entre dans toute ta vie :
je viens vivre dans ton âme.
tu n'y peux rien avec moi.

Tu dois ouvrir de porte en porte,
tu dois m'obéir,
tu dois ouvrir tes yeux
afin que je cherche en eux,
tu dois voir comment je marche
avec des pas lourds
par tous les chemins
qui, aveugles, m'attendaient.

N'aie pas peur,
je suis à toi,
mais
je ne suis ni passager ni mendiant,
je suis ton maître
celui que tu attendais
et maintenant j'entre
dans ta vie,
pour ne plus sortir,
amour, amour, amour,
pour rester.

6.6.06

Ne t'approche pas trop...













Si tu poses tes doigts au bronze de sa peau, tu délires, tu délires...